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Les entrepreneurs attendent des actes

Les entrepreneurs attendent des actes

Plus qu’un discours de politique générale, les entrepreneurs attendent des actes

Manuel Valls prononcera son discours de politique générale devant l’Assemblée ce mardi. Si le vote de confiance des députés semble acquis, il devra continuer de convaincre le monde entrepreneurial de sa volonté de redresser la situation avec eux. Plus qu’un discours, ces derniers attendent des actes estime le président du Club des entrepreneurs.

Globalement, qu’attendent les entrepreneurs que vous représentez du discours de Manuel Valls ? Ont-ils toujours confiance dans la capacité du gouvernement à redresser la situation ?

 Nous attendons du gouvernement qu’il rassure les entreprises en levant les obstacles à l’entrepreneuriat et incite tous les Français, mais notamment les plus jeunes, à prendre des risques dans notre pays. Il n’y a aucune raison d’être fataliste devant le constat du départ massif de nos jeunes vers des pays où l’herbe leur semble plus verte. Les entrepreneurs ne demandent finalement rien de plus que de pouvoir se développer sereinement. Pour cela, ils ont besoin de sécurité juridique, c’est-à-dire de pouvoir prévoir et anticiper les règles auxquelles ils devront se soumettre.

On ne peut plus continuer de modifier indéfiniment les règles fiscales, sociales et juridiques. Cela incite à la prudence, et la prudence désinvite à investir.

Depuis son discours au Medef, Manuel Valls donne l’impression de faire sauter un certain nombre de « tabous économiques » propre à la gauche. Quelles sont  les 2 ou 3 mesures indispensables à mener, que le gouvernement n’a jamais osé mettre en chantier jusqu’à maintenant ?

Nous avons vécu les propos du Premier Ministre lors du campus du Medef comme un formidable ballon d’oxygène. Si ses propos se concrétisent par des actes, nos entreprises vont pouvoir commencer à embaucher comme elles l’entendent pour développer leurs projets. La France a pris un retard considérable depuis vingt ans et  n’a pas su relancer l’emploi et assainir ses finances publiques. L’État devrait donc geler les prestations sociales et le point d’indice du salaire des fonctionnaires jusqu’en 2020, par exemple. Une autre piste intéressante à suivre concerne les seuils sociaux : faire en sorte que tout nouveau salarié en 2014 et 2015 ne soit pas pris en compte dans le calcul des effectifs définissant les seuils sociaux dans les entreprises. Enfin, il faudrait lancer une grande concertation administrative pour que l’Etat se concentre sur ses missions essentielles afin de redevenir efficace comme la Suède, l’Australie et le Canada, quand ils ont structurellement abaissé leurs dépenses publiques.

Un certain nombre de réformes dans le domaine économique seront portées par le ministre Emmanuel Macron. Comment les entrepreneurs jugent cette nomination ? Croient-ils en sa faculté à changer la donne ?

En tant qu’entrepreneurs, nous serons vigilants à ce que celui qui est à l’origine du Pacte de responsabilité veille à sa mise en place et à sa concrétisation dans les plus brefs délais, afin d’apporter à nos entreprises le souffle dont elles manquent cruellement. Nous attendons aujourd’hui de ce nouveau ministre qu’il fasse preuve d’esprit d’initiative et de courage pour relever les défis que l’économie doit relever et les enjeux que nos entreprises doivent surmonter. Il nous apparaît intéressant qu’un homme de la qualité et du talent d’Emmanuel Macron puisse veiller à la pertinence et à l’efficacité des réformes structurelles dont notre modèle économique a besoin afin de lever les obstacles à notre compétitivité. La période économique particulièrement tendue que nous traversons rendent précieuse l’expérience dans le privé et l’esprit d’entreprise que nous lui connaissons. Cette nomination est un signal positif pour le monde des entrepreneurs.

Article original à retrouver sur ATLANTICO.FR